Féminicide à Saint-Jean-de-Luz : mise en examen pour assassinat, profil de la victime, déroulé des faits… ce que l’on sait de l’affaire

Le procureur de Bayonne a annoncé ce dimanche 5 mai l’ouverture d’une information judiciaire pour "assassinat", après le meurtre d’une femme à Saint-Jean-de-Luz. Elle a été retrouvée ce vendredi 3 mai à l’Hôtel de Paris. Son compagnon va être présenté dans la journée à un juge d’instruction en vue de sa mise en examen pour "assassinat" et le parquet va solliciter son placement en détention provisoire, a précisé le procureur Jérôme Bourrier.

A lire aussi : Une femme retrouvée morte dans une chambre d’hôtel, il y a 3 semaines elle chutait du 5e étage d’un autre hôtel… son compagnon interpellé

Que s’est-il passé ?

C’est une histoire sur fond de "paranoïa", "toxicomanie" et "prostitution". Le corps d’une femme de 33 ans a été découvert ce vendredi dans une chambre d’hôtel. Selon le procureur, décrivant la scène de crime comme un "drame de la sauvagerie", la victime était allongée nue sur le lit, sur le ventre, les poignets et les chevilles attachés par une taie d’oreiller déchirée. Un marteau a été retrouvé sur les lieux.

Que sait-on de la victime ?

La victime s’était présentée une première fois en janvier au commissariat de Saint-Jean-de-Luz avec une plaie à la tête, évoquant un coup de hache donné par un inconnu avant de parler d’une tentative de suicide. Son compagnon, placé en garde à vue, avait donné une version "compatible" et cette première procédure avait été classée sans suite, en "l’absence de charges suffisantes".

Mi-avril, la victime avait chuté du 5e étage d’un hôtel de Ciboure, à proximité. Son pronostic vital engagé, elle avait dû être hospitalisée. Là encore, placé en garde à vue pour "tentative d’homicide", son compagnon avait été laissé libre, notamment après que sa compagne l’a mis hors de cause de "manière catégorique".

Deux jours avant sa mort, la victime avait "quitté délibérément l’hôpital sans en avertir le personnel", pour rejoindre son conjoint et s’installer dans cet hôtel de Saint-Jean-de-Luz.

Comment se défend le mari violent ?

Le compagnon de la victime est un Français de 37 ans. Lors de ses auditions, le mis en cause a fait état d’un "pétage de plombs" : "Il aurait entendu un monstre rire" et aurait frappé avec son marteau "jusqu’à ce que ce bruit de monstre cesse", explique Jérôme Bourrier, procureur de la République.

Une expertise psychiatrique du mis en cause va être menée, et une autopsie du corps de la victime aura lieu lundi pour déterminer un éventuel viol, précise le procureur de Bayonne.

Selon M. Bourrier, le couple était pris dans "une spirale fatale", "teintée de paranoïa", et vivait d’hôtel en d’hôtel, se sentant "poursuivi, traqué", tantôt par un "ancien client de la victime", tantôt par la mafia.

En moyenne sur les dernières années, un féminicide survient tous les trois jours en France. Selon le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, il y en a eu 94 en 2023, contre 118 en 2022.