Le jazz hybride de Julien Grassen Barbe

  • Julien Grassen Barbe sera à l’Auditorium de l’ensemble instrumental à Tarbes le jeudi 16 mai.  photo de Cyril Onon Julien Grassen Barbe sera à l’Auditorium de l’ensemble instrumental à Tarbes le jeudi 16 mai.  photo de Cyril Onon
    Julien Grassen Barbe sera à l’Auditorium de l’ensemble instrumental à Tarbes le jeudi 16 mai. photo de Cyril Onon
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Propos recueillis par Stéphane Boularand

l'essentiel À la confluence de sa culture classique, de son goût pour l’électronica et pour l’improvisation, sans renier une pointe de pop, Julien Grassen Barbe compose un jazz composite.

Il suffit de se souvenir de ses performances au Celtic et à Tarbes, de son piano dans "Quand j’étais petit, j’étais une limace" de Sylvain Duthu et Fanny Violeau pour être convaincu que le Tarbais devenu parisien Julien Grassen Barbe a les doigts en or et l’avenir plein d’étoiles. Ce que confirme la critique de son premier album "Loup vert" sorti il y a un an et les concerts qu’il enchaîne depuis dans les clubs de jazz parisiens.

Après une formation classique, le jazz s’est imposé comme une évidence ?

En fait je n’ai pas commencé avec le conservatoire. Mais avec Robert Kaddouch, pédagogue de renom international qui se trouve être mon parrain. Il m’a initié à l’improvisation assez rapidement au point où au départ je ne faisais pas bien la différence entre interpréter et improviser. Ça se mêlait joyeusement ! Pour un enfant l’improvisation, c’est plus rigolo, ça parait au départ moins contraignant que la partition et le travail qui va avec. Je me suis pris d’amour pour le jazz en arrivant par cette porte mais aussi parce que mon père est amateur de jazz. C’est la musique que j’entendais petit à la maison. Puis je suis allé au conservatoire pour essayer d’obtenir des diplômes et devenir concertiste classique. J’adore la musique classique mais il manquait quelque chose : la pratique de l’improvisation que j’ai retrouvée avec le jazz.

Le classique a laissé des traces dans votre musique ?

Complètement. Le public et les musiciens avec qui je travaille me disent que ma manière de toucher l’instrument ne vient pas tout à fait du jazz. Je sens l’empreinte de mes professeurs de classique sur mon jeu. Et au-delà de mon parcours, je crois que le classique a beaucoup apporté au jazz qui était intéressant rythmiquement mais harmoniquement assez élémentaire. Et puis il y a eu "Kind of blue" de Miles Davis et la collaboration formidable avec le pianiste Bill Evans qui a proposé de prendre appui sur le répertoire classique. Satie, Ravel, Fauré, Debussy. Ça a complètement imbibé je jazz. Harmoniquement, le jazz sonne comme il le fait maintenant parce qu’il y a eu ce lien avec la musique classique.

Votre musique sonne bien composite !

Je suis bien quand ça hybride. J’aime le flirt entre la musique classique et le jazz. J’aime l’improvisation du jazz. La langue du swing et sa pensée ternaire. Les accords du blues qui colorent le jazz. L’influence de grands artistes comme Chick Corea, Herbie Hancock ou Keith Jarrett. Et de mon pianiste préféré, Aaron Parks quand je suis allé prendre des cours à New York. Je passe aussi beaucoup de temps à écouter d’autres choses que le jazz. De la pop, du rap, des musiques traditionnelles aussi. Et de tout ça naît ce que je joue.

Votre album vous a ouvert des portes ?

Oui. J’ai rencontré pas mal de musiciens depuis que "Loup vert" est sorti. On s’est retrouvé dans des jam-sessions, dans les clubs comme le font régulièrement les musiciens de jazz. Mon réseau s’est élargi, les affinités se sont faites et j’ai monté un trio parisien. J’aime multiplier les rencontres musicales, mais il y a deux personnes avec qui je joue très régulièrement : Slim Chikhaoui à la contrebasse et Tom Peyron à la batterie. On a joué rue des Lombards au Baiser salé, au Sunside et récemment au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme.

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