TÉMOIGNAGES. Coupeurs de feu, magnétiseurs… Qui sont ces Ariégeois qui font appel à des rebouteux pour soigner leurs maux ?
Magnétiseurs, rebouteux, coupeurs de feu… S’il y a quelques années encore, plusieurs exerçaient cachés dans les campagnes, ces pratiques alternatives ou complémentaires à la médecine scientifique traditionnelle se démocratisent, aujourd’hui, en Ariège. Mais qui sont ceux qui y ont recours ? Témoignages.
"J’avais beaucoup de problèmes en tout genre et, un jour de mai 1995, un ami m’a emmené chez l’un d’eux. Grâce à lui, j’ai réussi à totalement arrêter de fumer alors que je fumais un paquet par jour. Je n’ai jamais repris." Véritable don, croyances, effet placebo… Ambroise ne saurait pas vraiment expliquer le phénomène, mais il l’assure : "Ça marche ! Depuis, j’ai revu d’autres guérisseurs. Si certains sont de véritables charlatans, d’autres ont des capacités exceptionnelles."
"J’ai espoir que ça améliore un peu mon quotidien"
Pour Marie-Pierre, l’expérience s’est aussi révélée efficace : "À plusieurs reprises, j’ai eu des problèmes 'mécaniques'. À l’épaule, la hanche ou encore la cuisse. Grâce à l’un d’entre eux, ils ont été définitivement résolus." Si ce type de témoignages peut laisser beaucoup de personnes sceptiques – la reboutothérapie ne pouvant se substituer à la médecine traditionnelle pour se soigner –, ils sont nombreux les Ariégeois à y avoir recours. "C’est fou, dans mon entourage professionnel, ils y vont tous, raconte une Fuxéenne surprise de l’engouement pour ce type de thérapie. J’ai vu le résultat d’une de mes collègues qui est allée voir un coupeur de feu pour une brûlure, j’ai été impressionnée !"
Dans l’accompagnement d’une longue maladie, avoir recours à un guérisseur ou un magnétiseur fait parfois partie des choix offerts aux patients. Thierry, qui souffre d’un cancer depuis de longs mois, a décidé de faire appel à l’un d’eux pour l’accompagner pendant sa chimiothérapie : "J’ai espoir que ça améliore un peu mon quotidien, témoigne cet habitant du Couserans. Je l’envisage comme un supplément. Après, est-ce que c’est grâce à ce magnétiseur que je n’ai pas eu de complications importantes jusqu’à maintenant ? Je ne sais pas… Peut-être !"
Dans son cabinet appaméen, Zygfrid Ravaleux, thérapeute du corps, consulte, chaque jour, une dizaine de patients. L’homme travaille avec des outils, tels que les baguettes de sourcier, utilisées de manière plus courante pour chercher des sources d’eau. Il s’aide également d’un pendule qui lui permet d’aller plus loin dans la précision des symptômes : "Contrairement à d’autres, je n’ai pas recours aux prières. Pour moi, il était important de sortir du cadre religieux. C’est un choix que j’ai trouvé nécessaire pour accueillir tout le monde au sein de mon cabinet."
Avant de devenir thérapeute, Zygfrid Ravaleux a eu une carrière dans le paramédical. C’est pourquoi il a à cœur de travailler en réseau avec des professionnels de santé : "C’est important pour moi de ne pas trop m’éloigner de l’approche médicale et d’avoir des connaissances de base sur la manière dont le corps humain et le psychique fonctionnent." Un vécu qui pousse l’homme à ne pas se considérer comme un "guérisseur". Pour arriver à ce résultat, il explique avoir essayé plusieurs méthodes : "J’ai testé le magnétisme, le reboutage et la podothérapie, jusqu’à ce que j’intègre une énergie intuitive. Pour pratiquer cela, il faut avoir des capacités innées."
Le thérapeute aime dire qu’il apporte à ceux qui le consultent "une aide et un accompagnement dans le cheminement vers la guérison" : "Je transmets une énergie par une vibration, puis c’est à la personne de travailler. En gros, il vous appartient de choisir si vous voulez guérir."
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