Émeutes en France : peut-on vraiment "couper" les réseaux sociaux, comme l'a suggéré Emmanuel Macron ?
Face aux maires touchés par les émeutes avec qui il s'est entretenu à l'Elysée ce mardi 4 juillet, Emmanuel Macron a émis l'hypothèse d'une fermeture des réseaux sociaux, accusés d'amplifier les violences. Mais une telle "coupure" peut-elle vraiment avoir lieu en France ?
Les réseaux sociaux dans le collimateur du gouvernement : accusés d'amplifier les violences urbaines survenues après la mort de Nahel, Snapchat, TikTok et consorts suscitent "une forme de mimétisme de la violence", a déclaré Emmanuel Macron vendredi dernier. Ce mardi 4 juillet, le chef de l'Etat a même fait monter la pression d'un cran, suggérant, face à 250 maires victimes des dégradations, de "couper" les réseaux sociaux.
"Nous avons besoin d'avoir une réflexion sur l'usage des réseaux sociaux chez les plus jeunes. [...] Sur les interdictions que l’on doit mettre. [...] Et quand les choses s'emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper. Il ne faut surtout pas le faire à chaud, et je me félicite qu'on n'ait pas eu à le faire", a déclaré le chef de l'Etat face aux élus, comme le rapporte BFMTV.
"D'un point de vue technique, c'est parfaitement faisable"
Mais l'idée du chef de l'Etat est-elle vraiment réalisable ? "D'un point de vue technique, c'est parfaitement faisable", assure à BFMTV Raphaël Maunier, le cofondateur de Volterra, start-up spécialisée dans l'édition de logiciel de cybersécurité.
Selon cet expert, une fermeture temporaire des réseaux sociaux passerait par la mise en place d'un DNS, ou "Système de nom de domaine". Il s'agit d'un outil informatique qu'utilisent nos smartphones ou nos ordinateurs pour se connecter à un site web bien précis. Selon nos confrères, si ce DNS était modifié afin d'interdire l'accès à certains sites (comme ceux des réseaux sociaux), la plupart des utilisateurs ne pourraient donc plus y accéder.
Des VPN pour contourner le blocage
Seuls les fournisseurs d'accès à internet (FAI) pourraient mettre en place un tel blocage, puisque ce sont eux qui ont le contrôle de ces fameux DNS. Mais, via un VPN – un réseau privé virtuel permettant de falsifier sa localisation – n'importe quel Français pourrait être en mesure de contourner ce blocage.
D'autre part, comme le souligne auprès de nos confrères l'avocat spécialisé en droit numérique Alexandre Archambault, un blocage DNS mettrait à mal une grande partie du web français : si les réseaux sociaux étaient bloqués, il deviendrait impossible pour de très nombreux utilisateurs de se connecter à certains sites via leurs identifiants Facebook ou autres. De quoi inciter les fournisseurs d'accès à se montrer prudents.
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