Polémique sur le Bethmale : "Sur certains fromages, nous ne mettons plus l’AOP", confie Stéphane Murcia, de la fromagerie Betty à Toulouse

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  • Stéphane Murcia, fromager affineur et bientôt producteur de Tomme des Pyrénées. Stéphane Murcia, fromager affineur et bientôt producteur de Tomme des Pyrénées.
    Stéphane Murcia, fromager affineur et bientôt producteur de Tomme des Pyrénées. - David Nakache
Publié le , mis à jour
P.C.

l'essentiel La filière du lait est un fleuron français, au niveau industrie et exportations. Mais à l’échelon des fromagers affineurs locaux, l’inquiétude grandit, face à l’uniformisation, la standardisation et à la disparition des élevages laitiers locaux, souligne Stéphane Murcia, à Toulouse…

Chez Betty, à Toulouse, Stéphane Murcia propose " entre 170 et 250 fromages dont une trentaine à une quarantaine d’AOP, selon les saisons ". Fromager affineur, il se lance aussi dans la fabrication de tomme des Pyrénées, avec une fruitière, à Montespan, et lutte contre la standardisation du goût. Côté fournisseurs, " nous sommes sur des troupeaux de petite taille ", pointe-t-il. Mais " les contraintes sanitaires, pensées à l’échelle du risque industriel, sont telles qu’il devient difficile de garder les petites productions tant elles sont pénalisées par ces règlements ", souligne-t-il, tandis que le goût des consommateurs encourage aussi à la standardisation.

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" Pour résumer, moi, c’est par définition le produit avec le défaut visuel qui va m’intéresser, c’est quasiment la garantie que je suis face à un fromage artisanal avec sans doute un vrai caractère, un vrai goût, des saveurs qui créent l’émotion ", souligne Stéphane Murcia. Et de fait, " c’est ce qui est important aussi pour les clients qui sont attachés à retrouver un terroir à travers ce goût ".

Plus d’AOP sur certains fromages

Or " aujourd’hui, la clientèle recherche la nouveauté alimentaire autant que des produits " sans histoires ", lisses. Alors, est-ce que c’est pour plaire au public ou pour rassurer le vendeur, toujours est-il que cette standardisation est là, à tel point que sur certains fromages, nous avons choisi de ne plus mettre l’AOP ", poursuit-il.

Quant au Bethmale ? Oui, il a apporté une part de notoriété aux fromages des Pyrénées. " Mais historiquement, les Pyrénées sont d’abord des montagnes pastorales, pas fromagères. On y faisait le fromage de vache quand il y avait des veaux. Ce nom de Bethmale a permis ensuite d’installer des fromageries. Mais aujourd’hui le vrai problème c’est qu’il n’y a plus d’installation laitière suite aux crises et à la difficulté du travail : c’est la guerre du lait, tout le monde en cherche partout. On risque donc de perdre nos savoir-faire : sans bon lait, pas de bons fromages. L’an prochain, la France ne sera même plus autosuffisante en lait… ", alerte-t-il.

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