En mer, gare au bal des méduses

  • Les méduses fascinent autant qu’elles effraient.
    Les méduses fascinent autant qu’elles effraient. CHRISTOPHE BARREAU
Publié le
Corine Sabouraud

l'essentiel Pour l’instant, elles boudent le littoral catalan et audois. Or, sans cerveau mais munies de longs tentacules parfois urticants, les méduses, qui se déclinent en plus de 3 000 espèces, peuvent surgir à tout moment sur nos côtes. Question de vents, de chaleur et de courants. À la fois mystérieux et répugnants, ces mollusques pourraient accompagner nos baignades estivales.

Leur spectacle est magique mais les consignes strictes. On ne les touche pas à moins de deux mètres et uniquement avec les yeux. "Au risque de se frotter à leurs tentacules et de se brûler ", rappelle Pascal Romans, directeur du biodiversarium de l’Observatoire océanologique de Banyuls-sur-Mer. Allusion faite à la Pelagia noctiluca, "de couleur violette et munies de très longs tentacules qui piquent très forts". Mollusque local, intégré en abondance au paysage méditerranéen depuis toujours, il envahit ou pas les plages en fonction des années. "Tout dépend du régime des vents et de la canicule marine, on ne peut jamais prévoir assez tôt une invasion", regrette le responsable qui connaît bien la réaction des vacanciers à la vue de ce plancton gélatineux à mauvaise réputation.

Comment traiter une piqûre de méduse

La rencontre avec une Pélagie n’est certes jamais anodine. "Ses filaments sont dotés de petites cellules urticantes qui envoient des milliers de mini-harpons dans la peau d’un humain perçu comme une proie", explique Lucas Leclère, chargé de recherches au CNRS. "La méduse lance ses fléchettes venimeuses qui se collent et pénètre le derme", complète Pascal Romans. S’en débarrasser n’est pas si simple. "Il faut d’abord rincer la partie infectée à l’eau de mer et surtout pas à l’eau douce qui créerait un choc de salinité permettant aux cellules d’éclater et au venin de se répandre", poursuit-il. Et, donc ? "On frotte très légèrement la peau avec du sable afin de tirer et retirer au maximum cette gélatine ou on racle avec un livre", conseille Isabelle Estève-Moussion. La suite est plus aisée. On file au poste de secours le plus proche où les surveillants de baignade sont équipés de crèmes calmantes et surveilleront que la personne ne développe pas une allergie "qui peut mener à l’hôpital. C’est toutefois rarissime", rassure le spécialiste banyulenc. Serein en vue de l’été 2024.

"La Pélagie a toujours posé des problèmes aux baigneurs, peut-être parce que même morte, elle continue d’être urticante", imagine Pascal Romans qui en profite pour délivrer une autre mise en garde. Régulièrement d’autres espèces de méduses, dont la Rhizostoma pulmo impressionnante par sa taille pouvant atteindre 80 cm de longueur, ou la Chrysaora hysoscella viennent s’échouer en bord de Méditerranée. Pas de panique, elles ne sont pas dangereuses.

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