RN dans le pré, Renaissance provincialisée et députés priés de rentrer... les confidentiels de La Dépêche
Alors que Renaissance tourne le dos aux métropoles, le Rassemblement National poursuit sa campagne à destination du monde agricole et les élus du Palais Bourbon demandent un rab de vacances.
Cette semaine, les confidentiels de La Dépêche s'aventurent dans les champs autant que dans l'hémicycle, en passant par les plages de Normandie.
Ruralité : Les macronistes se provincialisent…
À l’Assemblée, il y a le clivage gauche-droite visible à l’œil nu et la plus subtile frontière Paris-Province. "Entre députés, et même au sein de Renaissance il y a une véritable fracture ville-campagne. Il y a les sachants parisiens et les ploucs de province", nous expliquait un élu… rural. Mais les macronistes, pourtant originellement issus de la première catégorie, sont en phase de mutation.
"L’élection de Stéphane Travert à la présidence de la commission des Affaires Économiques et celle de Brigitte Klinkert à la questure répondent à cette logique", nous assure un député. Tous deux, respectivement élus de la Manche et du Haut-Rhin, avaient pour adversaires des députées franciliennes. Mais le chemin est encore long avant d’incarner la France rurale.
... et le RN prend la clé des champs
L’Assemblée se met au vert. Cette semaine, la commission des Affaires Économiques étudiait le texte Agriculture qui arrivera dans l’hémicycle le 14 mai. De nombreux amendements, 700 exactement, ont déjà été retoqués car jugés sans rapport avec le sujet. Mais l’inquiétude des macronistes persiste. "Le RN va faire de ce texte une tribune, c’est évident. Ils vont faire durer les débats car l’électorat agricole leur est favorable", nous assure un député de la majorité.
Parallèlement, le RN a choisi de placer la commission d’enquête à laquelle il a droit chaque année sous le thème de la souveraineté alimentaire. "Ils veulent auditionner tous les ministres de l’Agriculture jusqu’à Dominique Bussereau (ministre de 2004 a 2007, NDLR)", s’affole le même. Pour le RN, l’amour est dans le pré.
Gaza: La macronie gênée aux entournures
Sciences Po et la Sorbonne étaient au menu des discussions des députés Renaissance lors de leur réunion de groupe cette semaine. "Nous sommes vraiment inquiets que le mouvement de soutien à Gaza se propage à d’autres facs comme c’est le cas aux États-Unis", nous confiait l’un des participants qui ajoutait : "Il faut que les doyens mais aussi les chercheurs et les intellectuels prennent la parole. Il n’y a pas suffisamment de réactions".
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Quid des députés ? "Matignon ne nous a rien demandé, mais si on le voulait, on pourrait intervenir. Je me mets dans le lot", soupire cet élu qui ne semble pas pour autant décidé à le faire. Pour l’instant, ils ne sont qu’une poignée à être montés au créneau sur un sujet considéré comme explosif par la tête de l’exécutif.
Assemblée : Les JO ont bon dos
Halte au surmenage ! Les députés n’ont pas apprécié les dates de rentrée parlementaire proposées par le gouvernement. Trop tôt estiment-ils tous. "Reprendre le 9 septembre, cela signifie que les commissions doivent recommencer tout début septembre. Or il y a la rentrée scolaire, les journées parlementaires, les Jeux paralympiques et surtout la rentrée de nombreuses associations auxquelles nous devons assister", râlait cette semaine un élu.
La présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet devrait donc demander un report. Mais le gouvernement n’est pas franchement séduit par l’idée, d’autant plus que cette année la cession ordinaire se terminera de façon anticipée en raison... des JO qui rendront le Palais Bourbon quasi inaccessible.
D-Day : Des commémorations à double tranchant
Le chef de l’État mise beaucoup sur les commémorations du mois de juin pour relancer la campagne européenne de la candidate de la majorité Valérie Hayer. Les 6, 7 et 8 juin vont être des moments importants de commémoration du D-Day. "Ce sera pour le Président l’occasion d’évoquer les raisons qui ont présidé à la construction de l’Europe. Il rappellera aussi quelques vérités sur l’extrême droite", nous explique un ancien ministre qui reconnaît volontiers que ces interventions pourraient avoir une certaine influence sur le vote du 9 juin.
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Le même pointe néanmoins du doigt un risque : "Chez moi en Normandie, le 9 correspond aux traditionnels parachutages de la Fière. Toutes les routes vont être coupées, les gens vont avoir du mal à se déplacer et je crains qu’ils ne se rendent pas dans les bureaux de vote". À moins d’être parachuté.
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